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La moyenne Encyclopédie du pr Talbazar
19 avril 2007

le Kuibekistan

Géographie du comptoir.
Aujourd’hui : le Kuibekistan


Le bus est le moyen idéal pour découvrir le Kuibekistan, et se laisser griser par la beauté singulière des paysages ravagés que l’on prendra le temps d’admirer. Surtout dans les côtes, quand il vous faudra descendre en compagnie des autres passagers, pour pousser sur des kilomètres cet ordure d’engin poussif et dangereux. Le Kuibekistan est un pays merveilleux, dont les restaurants rares aux odeurs indéniables, vous conviendrez là de quelques certitudes, prépareront pour vous de sympathiques repas minimalistes, avec à votre égard une espèce de sourire que même vos voisins de table remarqueront également, lorsqu’on vous  servira avec abondance une addition définitive.
Quarante pour cent de la population du Kuibekistan ne connaît pas ses origines et, à vrai dire, cette dernière a bien du mal à savoir où elle va. Cette grande nation possède fièrement un parlement peu utile, un drapeau discret que les petits enfants des écoles confessionnelles agitent avec joie, quand on le leur ordonne sévèrement. Elle chante aussi souvent son hymne national, dans cette langue venue du fond des âges que même les kuibekistannais ont du mal à comprendre. C’est la raison pour laquelle ils font constamment de grands gestes, et parlent avec les mains. On prendra garde à ne jamais regarder un Kuibekistannais dans les yeux, et encore moins à soutenir une conversation en face de lui. Sauf si l’on voit sa queue s’agiter, ce qui est le signe d’une franche soumission.
La vie au Kuibekistan est une sorte de rêve éveillé, vraiment, rythmée nonchalamment par les matins, les soirs, et l’abattage des troupeaux de bœufs locaux en pleine rue. La donne économique a certes beaucoup changé, depuis le moyen-âge; ainsi, quand aujourd’hui vous demandez l’heure à un Kuibekistannais, c’est vous qui devrez le payer, sinon il vous laissera profiter de l’air pur et du silence impressionnant de sa belle contrée.
La possibilité d’excursion du Kuibekistan en famille fera de vous un dangereux irresponsable et donnera lieux à quelques  sympathiques prises de bec avec des guides qui n’ont malheureusement guère connu autre chose que la banlieue de Kui-douze, la capitale. Cette métropole est aussi touffue que ses habitantes, tout aussi frénétique, et regorge de gens bourrés. Les claques lancées sur vos épaules sont une merveille que vous devrez rendre à chaque tournée, en plus de l’alcool du cru obtenu par la savante distillation d’os de poulet. Les plages du Nord ont les couleurs chatoyantes de ce que la mer rapporte chaque nuit, et dans lesquelles vous n’oserez sans doute pas marcher, absolument conquis.
Les Kuibekistannaises sont très velues, des jupes droites jusqu’aux genoux et méritent quelques déplacements chaloupés. Certains hôtels sont d‘ailleurs très bon marché, à condition de marcher beaucoup. Il est fréquent que des groupes d’enfants espiègles d’une trentaine d’années se regroupent autour de vous, dans les dunes pour y crever joyeusement les pneus des camping-caristes, créant ainsi une ambiance des plus chaleureuse. Si vous êtes un adepte de ce genre de loisir, il vous faudra donc absolument éviter de vous garer. Le Kuibekistan n’a pas attendu son heure pour être décalé et ce pays ne sera jamais plus beau que lorsqu’il vous verra venir. On met ses pas dans les leurs, et dans bien d’autres choses encore, avec ravissement, véritablement comblé par ce pays qui n’est qu’une allégorie enchantée du regret de s’y être rendu. 
Les grandes villes du Kuibekistan ne sont pourtant pas très faciles à appréhender pour un étranger. Il y a plus d’habitants que de logements, et moins de parking que d’automobiles. Une grande partie de la population urbaine tourne donc en rond, créant des embouteillages monstres et pittoresques qui font à coup sûr partie des trésors de l’humanité.
La culture est partout présente. Qu’il est bon de se baguenauder dans les ruines des usines en friche, au milieu des artistes locaux, lesquels vous injurient copieusement, avec talent, en traçant pour eux-même sur les murs lézardés des tags monumentaux. Vous les quitterez à regret, quand ils vous en auront donné l’ordre, gardant pour eux avec reconnaissance votre montre en or et les bijoux de votre femme. Oui, vraiment, le Kuibekistan est un pays fascinant, avec ses chauffeurs d’autocars qui pilotent debout, baissant des deux mains leur éternel bonnet de fourrure qui leur masque les yeux. Un pays que l’on ne visitera sans doute qu’une seule fois dans sa vie. Je vous laisse éditer là-dessus. Parce que vous serez bien obligé de penser aux soucis du retour, les Kuibekistannais sauront d’ailleurs avec plaisir vous y contraindre.
 
 

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